En mettant un coup de frein brutal au fonctionnement de notre société, la crise liée au COVID-19 révèle les vulnérabilités de notre modèle occidental mondialisé. Elle montre combien un système économique libéral basé sur la seule quête du profit et une vision à court terme, et qui ne doit son existence qu’à des ressources humaines et naturelles en voie d’épuisement, est un calcul autodestructeur. Cela fait 50 ans que l’on sait que cette fuite en avant nous mène droit dans le mur. Ceux qui avaient encore des doutes ne peuvent plus se voiler la face. Les inégalités sociales et la précarité, notre addiction aux énergies fossiles et le réchauffement climatique, les pollutions et la destruction massive de la biodiversité, les surexploitations et les surconsommations… Tout cela est le résultat de choix faits par le passé pour se conformer à une certaine idée de ce qu’est le progrès.
Nous nous trouvons à un moment historique, celui où un choix doit à nouveau être fait : “relancer la machine” et reprendre la fuite en avant, comme si de rien n’était, ou orienter tous nos efforts sur la construction d’un nouveau modèle de société qui nous permette de faire face aux chocs actuels et à venir ? Car des chocs, il y en aura d’autres dans les prochaines années. Nous ne pouvons pas ignorer que tôt ou tard, le dérèglement du climat, l’épuisement du pétrole et la vétusté de nos centrales nucléaires se rappelleront à notre bon souvenir. Anticipons.
Et si le moment était venu de remettre en question la vision conventionnelle du progrès, et de faire des choix dans le but d’améliorer nos conditions de vie et d’assurer leur pérennité ?
Cette crise nous révèle aussi ce qui est source de résilience dans les situations de choc : les actions de coopération et de solidarité se multiplient malgré les contraintes du confinement. Des liens forts se nouent entre citoyens et organismes, les acquis sociaux et services publics prouvent leur utilité et la solidarité est invoquée et activée à tous les échelons politiques. Des entreprises transforment leurs offres pour répondre aux besoins immédiats. Les initiatives qui favorisent la réappropriation de savoir-faire et l’autonomie (production alimentaire locale, la vente en circuits courts) démontrent toute leur force..
Cette nécessité de construire une résilience locale est ce qui nous motive, depuis le début, dans l’élaboration du projet de L’Alternateur. Nous souhaitons en faire connaître les enjeux aux habitants de notre territoire et les inciter à participer collectivement à la construction de cette résilience. Imaginer de nouveaux modes de fonctionnement dans nos vies quotidiennes (travail, déplacement, consommation…) en privilégiant l’échelon local, le lien social, la coopération, un sentiment d’utilité pour les générations à venir, sans oublier la satisfaction et la joie partagée que ces choix et actions peuvent procurer. Participer à une action de solidarité locale auprès de personnes en grande précarité, créer un projet entrepreneurial ou citoyen qui a du sens et dont l’impact sera positif pour notre territoire, adopter de nouvelles habitudes quotidiennes qui embellissent nos vies et celles de notre entourage… Tout cela est à la portée de la plupart d’entre nous.
Notre espoir est que désormais, l’utilité d’un lieu qui œuvre à la construction d’une résilience locale ne soit plus à démontrer et que toutes les actions de sensibilisation, d’accompagnement et de création de lien que nous souhaitons mettre en place dans le cadre de L’Alternateur rencontrent l’adhésion des habitants du territoire et de nos partenaires, avec conviction et audace.
Vous voulez mieux cerner le projet de L’Alternateur ? Comprendre comment un tiers-lieu s’inscrit dans une dynamique de développement de résilience locale et discuter ensemble des moyens de développer celle-ci ?
Nous vous donnons rendez-vous le mardi 19 mai de 18h30 à 19h30 pour une heure d’échange sur Zoom. Inscriptions ici (les personnes inscrites recevront le lien de connexion la veille).